murs
je n'ai pas grand chose de disable, peut-être plus tard.
plus tard, donc :
je me penche au dessus du vide et regarde l'étendue des dégats en prenant une longue et calme inspiration. l'air est frais, la lumière palie. il y a du vent et mes cheveux s'emmelent. la fumée est grise et se mélange à mon cerveau. nous étions en septembre.
et peut-être que les murs n'étaient pas endormis, lorsqu'il s'agit d'y lancer une chaussure pour faire cesser la conversation telephonique qui m'empeche de dormir, lorsque je n'arrive pas à trouver la bonne fréquence, lorsque je trouve le mode d'emploi et perd le code de ma carte de retrait, lorsque la pluie mouille la fenêtre et que par inadvertence le joint devient totalement infumable, qu'on le balance, enervé de ne s'être souvenu que la fenêtre était trempée et que du coup le poser à cet endroit n'était pas une bonne idée. quand il y a un "il fait beau" sur cette fenêtre et que l'on a du mal à y croire, lorsque que le vin d'hier soir continu à me faire mal à la tête, alors, je me penche au dessus du vide et je constate l'étendue des dégats. elle est importante. déplorable. je pourrais en pleurer si je n'avais pas décidé d'y remedier. rapidement, et de façon intensive. tant pis pour les jours que j'abimerai et tant pis pour les phrases sur lequelles je marcherai. ma conception du bonheur a evolué. et des choses ont changé. c'est ainsi.
et alors par cette autre haute fenêtre contre laquelle je suis assise, je me penche sur le côté et je vois des gens passer. alors je détourne le regard en me disant que je me trompe, et que je ferais mieux de ne pas laisser l'émotiviter me pousser par la fenêtre, cette fois ci, je ferais mieux de ne pas laisser les divaguations m'entrainer avec elles dans leur chute longue et douloureuse, pleine de faux-espoirs et de comedies, de phrases repetées et de sourires mémorisés. d'yeux immortalisés. que j'ai tout de même été chercher, comme j'ai tourné ces pages vers ce chiffre, mais comme je sais tellement combien tout ceci est futile, et par dessus le marché, ridicule.