quatre heures
vieille arrachée hypnotique, tu arraches des sourires à tes coins de lèvres pour tenter de passer par la fenêtre mais tu n'es capable que de te retourner dans ton lit en criant à moitié.
l'antenne de la radio est cassée, ma guitare accordée et cet endroit en bordel, un chat dort sur mon lit et aujourd'hui il a plut. et aujourd'hui j'ai regardé l'automne dans les yeux. encore une fois. c'était intense et c'était sur la terrasse, le ciel était gris et il pleuvait. les feuilles des arbres étaient mortes.
c'était également le devant d'une gare, entre chien et loup, une cigarette et des voitures qui passent, une atmosphère completement étrange et aucune autre musique que les bruits des passants et de la route et de la ville et du soir qui tombe.
vieille emprisonnée aux yeux cernés, ton heure ne sonnera jamais. tes pieds ne voudront jamais se poser. tes jours n'auront jamais la couleur parfaite et ce bout de regard ne sera jamais assez. et tu le sais. lorsque quatre heures sonnent et qu'il s'agit de capter les dernieres images. lorsque le temps est pluvieux et que l'on s'arrache sauvagement des cartes, à s'en cogner, à s'en mordre, tu le sais, tu le sais bien. même si tu ne peux pas t'empecher d'y penser et même si tu te detestes, même lorsque tu tentes de faire revenir ta raison tu esperes, tu ne fais qu'attendre et tu ne fais que croire, c'est tout ce que tu n'as jamais su faire, si seulement tu laissais ce mur à ce mur et cette fenêtre à cette fenêtre.