minuit et quart.
je n'aurais certainement pas du me ballader toute la journée avec mon portable dans la main. je n'aurais certainement pas du me reveiller ce matin avec de la joie plein le coeur. je n'aurais certainement pas du en avoir un, de coeur, d'ailleurs. je n'aurais certainement pas du avoir une imagination. et ce gars n'aurait simplement pas du exister. ça aurait été beaucoup plus facile comme ça, je pense.
mais le fait est que voila, ce soir je suis à nouveau devant ce putain de computer et pas en train de me bourrer la gueule. ce soir je n'aurai pas pris le train et je n'aurai pas patienté au bord d'une route à attendre que quelqu'un ait la pitié de me prendre dans sa voiture pour m'emmener dans ce village que j'ai quitté avec tristesse au début des vacances, et que je croyais vraiment revoir ce soir.
ce soir je n'aurai pas entendu sa voix à l'autre bout du fil.
et ce soir je me maudis de ne pas savoir aimer juste à peine, de ne pas savoir modérer mes sentiments, de ne pas savoir faire la part des choses et de ne pas savoir relativiser.
et ce soir je te maudis, pierrot.