Phrase.
attendez, un instant. voila.. on va faire un "de la flamme du briquet au cendrier", encore un, ça va être drôle, on va bien rigoler. c'est comme si j'y étais. là, ouais, avec c'te vue, à environ quelques heures du soir, avec le vent qui commence à être froid et les pieds nus sur le parterre blanc, et les regards jetés à droite et à gauche. c'est comme si, mais non, c'est pas, c'est quelque part dans la nuit, quelque part dans la pièce, quelque part avec des couleurs qui rentrent violemment dans les yeux et des mots sur la langue. on a baissé la lumière du ciel jusqu'à ce qu'il n'y en ait plus et que tout soit d'un merveilleux noir d'encre. et puis la même phrase, dans ma tête, celle d'hier soir et d'avant-hier soir et de soirs et de soirs avant, seulement je m'en rapelle plus, la phrase, donc: tain on est déjà la nuit, dans pas longtemps on sera demain et y'a pas longtemps on était hier. non, y'a pas longtemps, c'est encore à cause (enfin, grace à, ne devrais-je pas me dire mais me dis-je quand même) du temps qui passe, fiou, trés trés vite. tant mieux. dans 14 jours j'te coupe les cheveux, hein, mmanuelo.
mh. c'est juste une pile de cahiers entassés dans un truc en végétale pendu au mur, tout ça. des lignes et des lignes qui restent les seules trâces du présent d'avant, et pis finalement c'est vraiment mieux que rien, même si y'a des lignes qu'il vaudrait mieux ne pas relire.
Bruxelles, ma belle, je te rejoins bientôt, aussitôt que Paris me trahis et je sens que son amour est gris de pluie..
y'a beaucoup d'echelons sur cette échelle qui mène à la lumière, et j'en ai marre de glisser, et puis même que des fois le ciel se fend en deux d'un coup et y'a des choses qui apparaissent, des personnages, des animaux avec la gueule déformée, des arbres qui perdent leurs feuilles, des feuilles mortes qui ne sont pas du tout rouges ou orangées mais violettes et jaune canari. et puis j'ai du mal avec le pluriel des couleurs. mais n'empeche que, y'a aussi d'autres trucs, des sons, des odeurs, un chanel numero 5 posé sur un meuble en bois, dans une pièce plongée dans la pénombre. c'est alors qu'en souvenir de Grenouille je débouche le flacon et je fais rentrer en contact mon nez avec les émanations du liquide orange qui flotte paisiblement dans la bouteille rectangulaire. ça a une odeur de vieillesse. et puis l'odeur se joint au goût lorsque la semoule et les légumes commencent à cuire pour de bon dans la marmite. bref, ça dure pas plus de quelques temps. c'est relativement violent. et surtout, ça n'a strictement aucune importance.
le fait est que. en attendant y'a des choses à faire. des choses, des choses concrètes, dans le vrai monde, tout ça, et puis entre autre les déchets (le bordel quoi), va falloir que j'ouvre ma porte fenêtre un de ces quatres trés prochainement, que j'mette une chouette musique dans l'poste et que j'm'y mette. ouais, c'est une motivation comme une autre, aprés c'est chouette, limite distrayant. y'a d'autres choses, bien sur, ça c'est l'truc le moins chiant. quelle horreur, non mais
quelle horreur. quel jour sommes-nous. j'crois jeudi. ouais. quelle horreur.
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ah oui, et puis y'a ça aussi, qui est trés présent dans ma vie en ce moment :